Pourquoi je ne bois plus que de la bière Carlsberg

… quand je bois de la bière, bien sûr, c’est à cause de Carl Jacobsen, propriétaire de la brasserie Carlsberg, qui a fondé la Glyptothèque (Glyptotek) de Copenhague, au Danemark !

Entrons donc pour une rapide visite de ce musée qui vaut le voyage !

Homme d’affaires (la bière Carlsberg) et amateur d’art, ce Danois a joué un important rôle de mécène de son vivant. Et il continue, au-delà du XIXè siècle !

Particulièrement intéressé par la peinture, la sculpture et l’architecture, ayant effectué de nombreux voyages en Europe, Carl Jacobsen a acquis une immense collection d’antiquités égyptiennes, grecques et romaines, ainsi que des œuvres d’art de son époque, notamment des tableaux impressionnistes français.

Pour présenter ses collections à ses concitoyens, il a créé en 1882 Glyptotek (la Glyptothèque — nom formé de “glyptos” qui veut dire “sculpté” en grec, et de “théké” terme polysémique signifiant “entrepôt”, entre autres).

Il s’agit d’un musée, où, selon le souci très pédagogique du fondateur, les œuvres devraient parler directement à chaque visiteur en particulier.

Dans l’entrée du musée, sous la coupole de verre, se trouve un jardin intérieur, agrémenté de copies de sculptures antiques dispersées dans une luxuriante végétation exotique (palmiers, orchidées etc.).

Sur les murs, on peut lire différents adages et devises.

Une devise est écrite en français : Bien faire. Laisser dire.

Deux le sont en latin, gravées en lettres d’or. La première est : Fortior est qui se quam qui fortissima moenia vincit (= Est plus courageux celui qui se vainc lui-même que celui qui est vainqueur des remparts les plus solides — traduction personnelle).

Tandis que la seconde, qui constitue une allusion stoïcienne à la brièveté de la vie, se divise en trois courtes propositions, que je me risque à traduire ainsi : Fuisse nihil est. Esse momentum. Fore aeternum (= Avoir été n’est plus rien. Être ne dure qu’un moment. Être dans l’avenir dure éternellement).

Il est probable que Carl Jacobsen ait choisi ces devises parce qu’elles entraient en résonance avec sa vie et ses propres valeurs.

Placés sous de tels auspices philosophiques, les artefacts antiques inspirent donc le respect et l’admiration.

Chaque salle met en valeur, par la couleur des murs ou la mosaïque au sol, des collections de statues et de bustes tels que, par exemple :

D’autre part, une équipe scientifique travaille à reconstituer l’aspect originel de quelques objets. Des archéologues recherchent des traces de peinture ; en effet, la plupart des temples et  sculptures étaient polychromes dans l’Antiquité. Des artistes modernes peignent les copies, selon leurs indications.

En voici quelques exemples saisissants :

Par ailleurs, les artistes danois du XIXè siècle se sont inspirés de l’Antiquité.

L’influence est particulièrement notable dans la sculpture, comme on peut le voir dans l’exemple ci-dessous : à gauche, statue du Troyen Pâris (marbre, Rome, IIè siècle), et à droite une oeuvre intitulée Pâris avec la pomme de H.W. Bissen (c. 1830) :

Pâris-1-2

De plus, Carl Jacobsen et son épouse Ottilia ont fait bâtir un théâtre antique dans le vaste auditorium.

Lorsque le public actuel assiste à un concert ou autre événement artistique, c’est dans ce cadre inspirant :

Pour finir, si j’ajoute que, grâce aux fonds générés par la brasserie Carlsberg, la visite de ce magnifique endroit est gratuite le dimanche, pour les Danois comme pour les touristes étrangers, vous comprendrez, je pense, la profession de foi qui fait le titre de cet article !

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