Nivôse

Nivôse ou Nivose (les deux formes sont correctes), quatrième mois du Calendrier Révolutionnaire français, s’étendait du 22 décembre au 20 ou 21 janvier.

Pourquoi Nivôse ? Et pourquoi ce calendrier ?

Ce nom vient de l’adjectif latin niveus, nivea, niveum qui veut dire “neigeux, blanc comme neige” — ce qui semble approprié aux mois de décembre et de janvier dans l’hémisphère Nord, du moins.

Cet adjectif est lui-même dérivé du nom nix, nivis qui signifie “neige“.
De la même racine sont issus le nom “névé” (amas de neige) et les adjectifs “nivéal” (qui fleurit dans la neige, comme le perce-neige) et “nival”, ainsi que les termes composés du préfixe nivo-, tels “nivoglaciaire, nivopluvial” etc.

Le nom de la Crème Nivéa vient aussi de là !

Quant au calendrier, l’Économiste français Jacques Attali, dans son ouvrage Histoires du Temps (1982), écrit que Le 22 septembre 1792, un décret de la Convention abolit tous les jours fériés […] Il décide alors que, dorénavant, tous les actes publics seront datés de l’An 1er de la République et qu’un calendrier nouveau sera mis en chantier […] calendrier adopté le 5 octobre 1792.

C’est le poète Philippe Fabre d’Églantine (auteur du texte de la chanson Il pleut, il pleut, bergère), devenu homme politique et ami de Danton, qui a inventé les noms des mois : Vendémiaire (mois des vendanges), Brumaire, Frimaire, Nivôse, Pluviôse, Ventôse, Germinal, Floréal (en l’honneur de la déesse latine du printemps, Flore), Prairial, Messidor (mois des moissons, messis en latin), Thermidor (θερμος thermos signifie “chaud” en grec) et Fructidor.

À chacun des mois il dédia un quatrain. Voici celui de Nivôse :

Lorsque nous ne voyons ni feuillage ni fleurs,
Ni les brillants essaims qui formaient leurs Cortèges ;
Est-il charme plus doux, plus puissant sur nos cœurs
Que les feux qu’une Nymphe allume au sein des Neiges !

Non sans quelque lyrisme, l’historien Jules Michelet écrit (en 1868) dans son Histoire de la Révolution Française (XIV, 2) que L’ingénieux Fabre d’Églantine […] avait donné l’idée du calendrier vrai, où la nature elle-même, dans la langue charmante de ses fruits, de ses fleurs, dans les bienfaisantes révélations de ses dons maternels, nomme les phases de l’année […] Les noms des mois, tirés ou du climat ou des récoltes, sont si heureux et si expressifs, d’un tel charme mélodique, qu’ils entrèrent à l’instant au cœur de tous.

Le Calendrier Révolutionnaire

Mais, à cause de ses opinions politiques, Fabre d’Églantine fut guillotiné le 5 avril 1794 (le 16 Germinal an II). Le Calendrier Révolutionnaire, lui, sera abandonné en 1805.

Adieu Nivôse !

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