Toulouse (septembre 2019)

J’ai passé récemment deux jours à Toulouse, l’un consacré à visiter une partie de la ville, l’autre le Musée archéologique Saint Raymond et une magnifique exposition — dont je parlerai dans un futur article.

L’actuelle Toulouse est l’ancienne Tolosa Narbonensis.

Selon les informations que j’ai trouvées au Musée archéologique, dès le deuxième siècle avant notre ère, Rome étend sa conquête sur la Gaule transalpine, un territoire au-delà des Alpes (comme l’indique le nom donné par les Romains), situé entre les Alpes et les Pyrénées. Bien qu’indépendante et alliée de Rome, Tolosa se soulève contre une légion romaine, en 106 avant notre ère. Vaincue, elle est finalement rattachée à la Provincia Romana et devient Tolosa Narbonensis, c’est-à-dire Toulouse en Gaule dite “Narbonnaise” car Narbonne en était la “capitale”. Initiée au Ier siècle avant notre ère par Jules César, l’organisation du territoire est complétée par le développement de l’urbanisme, notamment à Tolosa, sous l’empereur Auguste et ses successeurs. 

On voit sur le plan qu’au quadrillage des rues est associé un réseau d’égouts. L’importance accordée à la nouvelle cité se traduit par l’édification du rempart, symbole prestigieux octroyé par l’empereur. L’esplanade du forum, centre politique, économique et religieux, située au carrefour des deux axes majeurs, regroupe des monuments publics, dont un grand temple (Capitolium). Il semble qu’une autre grande place dotée d’un temple ait été aménagée dans la partie orientale de la ville. Un théâtre borde la Garonne. un aqueduc, en partie aérien, achemine l’eau depuis les terrasses de la rive gauche jusqu’au centre de la cité (Notice du Musée archéologique).

Le temps a passé … avec son lot de destructions et de constructions au cours des siècles. Ce qui m’a attiré l’œil en visitant le centre-ville de la Toulouse moderne, ce sont des rappels architecturaux inspirés du monde antique (détails ornementaux, statues, noms latins etc.), et dont j’ai pris quelques photos (mais j’ai omis les noms des rues).

D’abord, quelques beaux immeubles décorés d’atlantes (statues d’hommes forts qui semblent soutenir un fardeau, comme Atlas soutenait la Terre, dans la mythologie grecque) :

Ensuite, une colonne et son chapiteau, de style corinthien, avec des feuilles d’acanthes. Près de cette colonne, on voit la statue d’un enfant potelé, qui pourrait être un Cupidon, sans ses attributs (ailes, arc et flèches) !

Toulouse-Colonne

Sur la façade d’une maison qui fait face à une bibliothèque, deux têtes : peut-être celles de Cicéron à gauche et de Socrate à droite, je me plais à l’imaginer, car tous deux étaient des sages !

Bustes à Toulouse

Un peu plus loin, une librairie porte un nom latin : Terra nova, qui signifie “Terre nouvelle”, par allusion, peut-être, aux découvertes que procurent les livres …

Librairie de Toulouse

Enfin — et c’est évidemment loin d’être exhaustif, vu le peu de temps que j’y ai séjourné — Toulouse ne serait pas la belle ville qu’elle s’enorgueillit d’être (avec raison) sans la Place du Capitole !

Toulouse-Capitole

Le nom de “Capitole” évoque, bien sûr, la Rome antique … et aussi la moderne Washington (États-Unis) et le siège du Pouvoir. À Toulouse, cette place est également impressionnante, avec son immense esplanade, bordée de boutiques et de cafés-restaurants, et le bâtiment majestueux qui abrite l’Hôtel de ville et le grand Théâtre.

Toulouse-Capitolium

L’architecture montre des détails “à l’antique”, comme le nom latin Capitolium et des statues ou symboles. Sur la photo de gauche, on peut distinguer, de part et d’autre de l’inscription Capitolium, des porteurs de faisceaux d’armes (autrefois ceux des licteurs qui précédaient le consul à Rome), symbole de Pouvoir. En dessous, des chapeaux de colonnes de style ionique. Sur la photo de droite, une corne d’abondance dans les mains de personnages couronnés (des divinités).

Les références à l’Antiquité gréco-romaine ne sont pas toujours aussi “sérieuses” ! L’humour est présent dans le nom de ce café pas comme les autres : Eurêkafé, mot-valise formé de “Eurêka” (en grec, “j’ai trouvé”, exclamation qu’aurait poussée le savant Archimède en découvrant, dans les bains publics, le “principe” physique qui porte désormais son nom) et de “café”.

Café à Toulouse

Ce café est le lieu de rendez-vous des amateurs de sciences et des curieux.

 

Comme il est facile de le voir à la couleur du ciel, le soleil était de la partie et cette promenade de découverte fut très agréable. J’espère revenir un jour à Toulouse, et y passer plus de temps !

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