Montans, cité gallo-romaine

Lors de récentes vacances en France je suis allée à l’Archéosite de Montans (département du Tarn). Une intéressante visite guidée m’a permis d’admirer cet espace d’expositions et de reconstitutions autour de l’Antiquité et de l’archéologie — selon les termes du dépliant touristique.

À mon tour de proposer librement quelques-unes de mes découvertes, avec l’aide de la documentation locale et des notes et quelques photos que j’ai prises.

Pour situer Montans et son Archéosite, voici d’abord une carte et un plan routier.

Ensuite, quelques notions d’Histoire.

Le site de Montans, objet de fouilles archéologiques depuis 1872, a été habité de façon continue depuis le neuvième siècle avant J.-C. Appartenant au territoire des Rutènes, c’est un oppidum, une place forte, un rempart naturel dominant la rivière du Tarn et propice aux échanges commerciaux. Sa position surélevée lui a probablement donné son nom : Montans, du latin montanus, relatif à la montagne.

À partir du IIè siècle avant J.-C., les échanges commerciaux s’accroissent avec les régions voisines : la Narbonnaise (conquise par les Romains en -127), l’Aquitaine, l’Italie. En -52 (reddition de Vercingétorix à Alésia), Jules César est le vainqueur de la Guerre des Gaules. Commence alors le processus d’acculturation des Gaulois qui, romanisés (par la langue, l’administration, le réseau des routes etc.), deviennent des Gallo-Romains.

À l’époque gallo-romaine, Montans est une cité florissante. Sa prospérité provient de ses ateliers de potiers qui produisent en grand nombre des céramiques sigillées.

Qu’est-ce que la céramique sigillée ?

La céramique sigillée (du latin sigillum, le sceau qui permet de décorer son moule) est une céramique fine destinée au service de table caractéristique du Haut Empire romain (Ier siècle avant J.-C. – IIIè siècle après J.-C.)Elle se distingue par un vernis rouge brillant et par la présence fréquente de décors en relief moulés. La céramique sigillée est une céramique de bonne qualité car elle est totalement étanche : avant d’être cuite, elle était trempée dans un mélange d’argile délayée puis cuite à environ 1050°C (en général la céramique est cuite autour de 900°C), explique la Fiche de visite de l’Archéosite.

 

Montans exportait ses productions de sigillées dans toute la partie Ouest de la Gaule (cf. carte ci-dessus), le Nord de l’Espagne ainsi que la (Grande) Bretagne. Cette activité commerciale intense obligeait les potiers à tenir des comptes. Un fragment de compte a été retrouvé, qui fournit des informations à ce sujet.

Les potiers façonnaient aussi des objets destinés à la vie quotidienne locale, telles des lampes à huile, bouillottes, marmites et tuiles.

Ainsi que des objets décoratifs ou cultuels.

L’Archéosite offre d’ailleurs la reconstitution d’une rue commerçante romaine où figure la boutique d’un potier (taberna figuli).

On peut voir également trois autres échoppes, dont la reconstitution a été inspirée des fouilles effectuées à Montans et l’habitat de Pompéi (Fiche de visite). Telles la boutique du forgeron (ferramentarium), la boulangerie (pistrinum) et le thermopolium (en grec θερμοπωλιον, de thermos = chaud + pôleô = vendre), cabaret où l’on vendait des boissons chaudes et de la nourriture à emporter (le fast food de l’Antiquité).

Au bout de la rue commerçante on entre dans une maison romaine (domus), dans l’atrium (entrée) de laquelle se trouve l’impluvium (bassin recueillant les eaux de pluie).

Une cuisine (culina), une salle à manger (triclinium) et des chambres à coucher (cubicula, au pluriel) complètent la reconstitution.

Ce voyage dans le temps se continue dans un grand espace en plein air où petits et grands peuvent s’initier aux jeux des Romains. Moi-même j’ai joué à la “fossette”

et au “delta”,

et je me suis bien amusée !

La visite de l’Archéosite de Montans ne serait pas complète si je ne mentionnais pas la salle du Trésor,

ni les mosaïques,

qui valent vraiment beaucoup plus qu’une simple mention !

Mais — cerise sur le gâteau ! — mon ultime surprise a été de découvrir parmi les richesses de la Boutique du site des produits alimentaires offrant les saveurs de l’Antiquité : conserves, sauces, miel, confitures, bières artisanales et vin antique, comme décrit dans le dépliant touristique.

Ainsi ai-je pu voir et acheter un livre sur la Gastronomie d’Apicius, publication du chef Renzo Pedrazzini donnant une version française, magnifiquement illustrée, des recettes d’Apicius dont je parlais dans mon dernier article, à propos des gâteaux romains ! À l’époque, j’ignorais que ces recettes étaient encore confectionnées …

Si cette visite virtuelle vous a plu, pourquoi ne pas aller à l’Archéosite “en vrai” ? Une affiche datant de cette année témoigne de l’actualité de l’Antiquité gallo-romaine à Montans

— ce qui est bien une manière enthousiasmante de découvrir et de vivre l’Histoire autrement !

 

2 thoughts on “Montans, cité gallo-romaine

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