Portus mercatorum, ce fut le nom en latin médiéval de “Copenhague”, qui signifie étymologiquement “le port des marchands”.
Comme lieu de commerce et d’échanges, il n’est donc pas étonnant que la capitale du Danemark ait bénéficié des apports de cultures étrangères.
Voici, en particulier, et pêle-mêle, divers éléments inspirés de l’Antiquité gréco-latine et biblique, que j’ai pu voir à Copenhague pendant mon court séjour.
Des édifices à colonnes grecques (ioniques) :
Des dédicaces en latin à des rois, comme, ci-dessous, Christian IV et Frédéric V :
Des copies de statues célèbres (l’orateur grec Démosthène, sculpté originellement dans le marbre au IVè siècle avant notre ère, ainsi que le fameux David de Michel-Ange, actuellement à Florence, en Italie) :
Des statues de Νικη Nikê grecque (= Victoire), pour commémorer des succès guerriers ; on les reconnaît à leurs ailes (ce sont les “ailes de la Renommée”) et à la couronne de lauriers ou la palme qu’elles tiennent pour la décerner au vainqueur :
Un drapeau militaire avec une devise latine (Primus inter pares signifie “Le premier parmi ses pairs” traduction personnelle), et une enseigne bilingue anglais-latin de café-restaurant (Multum in parvo qui veut dire littéralement “Beaucoup en peu” et fait, peut-être, allusion à la richesse nutritive des plats sous un petit volume de nourriture, ou alors à un bon rapport qualité/prix) :
Et des stèles funéraires dans le parc-cimetière Assistens Kirkegaard, qui date de 1760 et où reposent, entre autres célébrités danoises, le philosophe Sœren Kierkegaard et l’écrivain-conteur Hans-Christian Andersen :
À gauche, c’est la tombe d’un savant : le livre et le globe en témoignent. L’inscription en grec γνοθι σεαυτον (“Gnothi seauton”, connais-toi toi-même), que l’on trouvait à Delphes, fut la devise du philosophe Socrate !
Quant à l’autre pierre tombale, il s’agit d’une dédicace en latin à un poète, Edward Storm, mort à 45 ans. Ces deux vers signifient : “Cher nourrisson des muses, grâce à ses moeurs remarquables, le pieux Storm occupe maintenant les Champs Élysées” (traduction personnelle). Les Champs Élysées étaient le Paradis des Grecs et Romains de l’Antiquité.
En résumé, la présence du latin et du grec se fait sentir dans Copenhague jusqu’au cimetière — un destin normal pour des langues qu’on dit “mortes” !