Saintes la romaine

Lors de mes vacances en France, j’ai visité la ville de Saintes, en Charente-Maritime.

J’y ai vu de belles ruines gallo-romaines et j’y ai aussi rencontré quelques célèbres Romains !

C’est au premier siècle avant notre ère, sous le règne de l’empereur Auguste, que fut construite la Via Agrippa, qui reliait Lugdunum (Lyon) à Mediolanum Santonum (Saintes, qu’on appelait alors “Milan des Santons” — peuple gaulois qui a donné son nom à la province de Saintonge).

La proximité de l’Océan Atlantique et la présence fluviale de la Charente favorisaient le commerce, et la cité prospère se couvrit de monuments romains.

Il en reste quelques prestigieux vestiges, dont s’enorgueillit encore la ville actuelle — ce que montrent bien les panneaux de signalisation.

En 18-19 de notre ère, sous le règne de l’empereur Tibère, un arc de triomphe fut érigé en l’honneur de Germanicus. Ce cognomen (surnom signifiant “le Germain” et attribué en premier à Drusus l’Aîné pour ses victoires en Germanie) désigne ici Nero Claudius Germanicus, qui fut adopté par son oncle Tibère en l’an 4. Le Dictionnaire de l’Antiquité indique qu’il mourut en 19, probablement empoisonné sur l’ordre de Tibère, jaloux de celui qui était devenu un chef si admiré et populaire — qu’on comparait communément à Alexandre le Grand (coll. Bouquins, éd. Robert Laffont, p. 435).

L’Arc de Germanicus, démonté puis restauré au XIXè siècle, se dresse sur la rive droite de la Charente.

Arc de Germanicus-Saintes

À quelque distance de là se trouve un autre monument emblématique de la civilisation romaine, l’amphithéâtre, construit durant les années 40 de notre ère, sous le règne de l’empereur Claude.

Désigné populairement sous le nom d’arènes (du latin arena, qui désigne le sable sur lequel évoluaient les combattants, et, par extension, l’édifice tout entier), ce théâtre en pierre, de forme elliptique, pouvait accueillir entre 12 000 et 20 000 spectateurs, selon diverses hypothèses — soit la presque totalité de la cité antique.

Arènes-Saintes

On y donnait des spectacles sanglants et populaires, tels les combats de gladiateurs, les chasses aux animaux sauvages (venationes, en latin) et même des naumachies (combats navals dans l’arène remplie d’eau).

Cependant, c’est à un spectacle moins violent, mais tout aussi passionnant que j’ai eu la chance d’assister.

En effet, preuve, s’il en est besoin, que l’Antiquité est toujours populaire, le Haras National de Saintes proposait une animation équestre sous la bannière de Rome (S.P.Q.R.), intitulée “Le choix de Cléopâtre.”

Pendant une heure, le public rassemblé sur une pelouse du haras a pu voir une mise en scène du “dilemme” de la souveraine d’Égypte : succombera-t-elle aux avances de César ? Il mettra tout en œuvre pour la convaincre grâce à ses remarquables chevaux rapportés de sa dernière expédition (extrait du prospectus de présentation).

C’était une belle façon de montrer les “baudets” (ânes) du Poitou et les superbes chevaux élevés dans ce haras — quitte à prendre des libertés avec l’Histoire telle que rapportée par les historiens latins !

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