Les Jeux Olympiques (Olympia, en latin) d’hiver de 2014 ont lieu à Sotchi (Russie) du 7 au 23 février. Comme c’est un événement mondial, beaucoup d’informations sont disponibles sur ce sujet.
Mon propos est ici de rappeler, en quelques éléments essentiels, le déroulement et la signification des Jeux Olympiques dans la Grèce de l’Antiquité.
Où et quand ?
Depuis 776 avant notre ère, des jeux sont célébrés à Olympie (province d’Élide) en l’honneur de Zeus Olympios, c’est-à-dire protecteur de la ville d’Olympie et souverain du mont Olympe (en Thessalie). Ils ont lieu au moment de la pleine lune la plus proche de l’équinoxe d’automne (23 septembre) ; il n’y a pas de Jeux Olympiques d’hiver.
Comme les cités grecques ont des calendriers différents, les Jeux sont annoncés longtemps à l’avance par des émissaires. Cela donne le temps aux athlètes de se rendre à Olympie (souvent à pied) — ce qu’ils font en sécurité grâce à la trêve olympique : pas de guerre sur le sol grec pendant cette période, et il semble que cette trêve ait toujours été respectée !
Qui ?
Les athlètes, qui doivent s’entraîner pendant dix mois, sont des Grecs, libres, et n’ayant jamais été condamnés pour crime. Les femmes et les esclaves sont exclus des compétitions. Tout le monde peut y assister, sauf les femmes en âge de se marier et d’avoir des enfants (c’est-à-dire menstruées).
Comme le dit le Dictionnaire de l’Antiquité (coll. Bouquins, éd. Robert Laffont, p. 549-550), participer aux Jeux Olympiques signifiait être grec ; l’admission des Macédoniens et plus tard des Romains furent des événements politiques importants.
Comment ?
Les Jeux Olympiques durent sept jours. Le premier jour, on fait des cérémonies religieuses : sacrifices à Zeus, serments des athlètes. Du deuxième au sixième jour inclus ont lieu les épreuves sportives, où s’affrontent des athlètes entièrement nus (cf. photo de couverture, prise à la Glyptotek de Copenhague) : course à pied ; lutte et boxe ; courses de chevaux et de chars (très populaires !) ; pentathlon (en grec, “pente” = 5, “athlon” = épreuve) comprenant saut, disque, javelot, course, lutte ; course des hoplites (fantassins) en armes. Le septième jour, remise des couronnes, cérémonies religieuses, banquet final (pour les athlètes).
Quelle est la récompense du champion olympique ? Une couronne d’olivier et une gloire immortelle, à partager avec sa cité d’origine !
Mais à quel prix, cette victoire ?
Voici ce que dit le Manuel d’Épictète (philosophe stoïcien du Ier siècle avant notre ère qui s’adresse à un apprenti-philosophe, en le comparant à un athlète) : Tu veux vaincre aux Jeux Olympiques ? Et moi aussi, par les Dieux ! Car c’est un noble triomphe. Mais examine les antécédents et les conséquents de ce projet, et alors seulement entreprends-le ! Il faut te discipliner, régler ta nourriture, t’abstenir de friandises, faire des exercices forcés et réglés selon l’heure, la chaleur, le froid, ne pas boire de l’eau froide ni de vin à tout hasard ; bref, il faut te livrer à ton entraîneur comme à un médecin. Ensuite, dans l’arène, il faut creuser la terre, quelquefois se démettre une main, se tordre la cheville, avaler force poussière, parfois aussi être fouetté, et, après tout cela, être vaincu. Tout ceci une fois pesé, si tu le veux encore, travaille à devenir athlète (traduction de M. Meunier, 1964).
Les Jeux Olympiques furent supprimés par l’empereur romain Théodose le Grand, qui, converti au christianisme, considérait que ces manifestations de culture physique étaient trop païennes. C’était en 394.
Les Jeux Olympiques antiques ont donc duré plus de mille ans !
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