L’expression “une pomme de discorde”, utilisée pour désigner la cause d’un conflit, vient de la mythologie grecque.
Joseph Mallord William TURNER, peintre anglais du XIXè siècle,
souvent inspiré par des sujets antiques, a représenté le moment où la déesse Ερις (Éris), personnification de la Discorde, se procure la fameuse Pomme.
Dans ce tableau (huile sur toile) exposé à la Tate Britain (Londres, Royaume-Uni) et intitulé The Goddess of Discord Choosing the Apple of Contention in the Garden of the Hesperides (1806),
il montre la déesse, déguisée en simple voyageuse, recevant plusieurs pommes d’or de la part des Hespérides sans méfiance.
Les Hespérides, filles de Εσπερος (Hespérus, l’Astre du Soir ou Vesper), vivaient au bord d’Océan, là où le soleil se couche, gardant un arbre qui produisait des pommes d’or. C’étaient des fruits d’immortalité. Quiconque en consomme n’a plus ni faim ni soif, ni douleur, ni maladie, et elles ne diminuent jamais (Dictionnaire des Symboles, coll. Bouquins, éd. Robert Laffont, p. 776).
Leur jardin lui-même était gardé par un dragon et par le géant Atlas (qui portait la Terre sur ses épaules). D’ailleurs, ce jardin inaccessible aux mortels, où s’étaient mariés les dieux Zeus/Jupiter et Héra/Junon, est le symbole d’une fécondité toujours renaissante (Symboles, p. 531).
Plus tard, lors des noces de Thétis et de Pélée (futurs parents du héros Achille), Éris mécontente (par nature !), lança une des pommes d’or au milieu des divinités de l’Olympe en disant : “À la plus belle !” D’autres versions disent que ces mots étaient gravés sur la Pomme.
Désireuses de savoir qui était la plus belle d’entre elles, les trois déesses Héra, Athéna et Aphrodite s’adressèrent à Zeus, qui, prudemment, déclina la demande. Elles allèrent ensuite trouver le jeune Pâris, fils du roi troyen Priam — mais rejeté du palais de son père à sa naissance et devenu berger — Pâris, donc, qui gardait des moutons sur le mont Ida. Le jugement de Pâris en faveur d’Aphrodite, qui lui promettait, en échange, la plus belle femme du monde — en l’occurrence Hélène, femme du roi de Sparte, Ménélas — déclencha la guerre de Troie !
Dans une version contemporaine, l’artiste américaine Eleanor Antin fait donner la pomme (bien rouge) par Hermès, alors que Pâris songeur regarde les trois belles déesses tandis qu’Hélène attend !
En tant que fruit qui entretient la jeunesse, symbole de renouvellement et de perpétuelle fraîcheur (Symboles, p. 776) et aussi symbole de connaissance et d’immortalité, la pomme a souvent été un objet de convoitise. Il n’est que de mentionner la tentation d’Ève (La Bible), la course ratée d’Atalante (Les Métamorphoses d’Ovide), la pomme bien rouge aussi, mais empoisonnée, de Blanche-Neige …
Qu’en pensent les amoureux de la ville de New York (alias “The big apple”) et les adeptes des produits informatiques Apple ?
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