Lors d’un bref séjour à Rome (du 27 septembre au 3 octobre 2014), j’ai retrouvé partout l’acronyme S.P.Q.R., qui remonte à l’époque romaine avant notre ère et a traversé les siècles.
Quelle est l’importance de cet acronyme ?
Ce sigle se lit en latin Senatus populusque Romanus — ce qui signifie : Le Sénat et le peuple romains .
Reliés grammaticalement par la conjonction postposée “-que” qui signifie “et”, ainsi que par l’adjectif singulier “Romanus” qui s’accorde par proximité avec le nom “populus” mais se rapporte à tout ce qui le précède, les deux groupes (Sénat et peuple) constituaient ensemble l’État romain.
Le Dictionnaire de l’Antiquité (coll. Bouquins, éd. Robert Laffont, p. 803) précise le sens de “populus Romanus” comme étant l’ensemble de ceux qui avaient le droit d’être soldats et de participer aux rites religieux publics, d’assister aux réunions de l’assemblée du peuple, avec leurs familles. Dans la phrase “Le Sénat et le peuple de Rome”, Senatus populusque Romanus, le mot populus désigne le peuple comme ensemble souverain.
C’est pourquoi cet acronyme était gravé sur tous les monuments et inscriptions.
Et il est resté dans le blason de la Ville actuelle.
Il figurait sur les enseignes militaires, et les lecteurs de la B.D. Astérix le retrouvent dans tous les albums, avant le début de chaque aventure, au sommet de l’enseigne romaine plantée sur le territoire de la Gaule.
Dans cette B.D., l’exclamation bien connue d’Obélix “Ils sont fous ces Romains !” est en italien une parodie du sigle S.P.Q.R. par sa traduction littérale : Sono pazzi, questi Romani ! Mais certaines mauvaises langues insinuent que cela veut plutôt dire : Sono porchi, questi Romani ! (“Ce sont des porcs, ces Romains !”).
Qui a inventé cette moquerie : Obélix ? Elle serait alors la traduction par René Goscinny d’une raillerie plus ou moins proverbiale concernant les Italiens. Ou bien le traducteur italien des albums français ? Les avis diffèrent.
En tout cas, elle démontre la notoriété, la pérennité et la modernité de ce vieux sigle latin.
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