Voici la devise en latin de LONDRES (Royaume-Uni) :
Domine, dirige nos !
(“Seigneur, dirige-nous !”)
Séjournant quelques jours à Londres (dont la devise latine se retrouve un peu partout dans la ville), j’ai pu visiter des endroits liés à l’Antiquité gréco-romaine. Ce n’est pas une plaisanterie !
En voici la démonstration avec quelques-unes de mes photos.
En effet, la “Bretagne” (Britannia) a été envahie par l’empereur romain Claude, en l’an 43 de notre ère. Celui-ci avait d’ailleurs nommé son fils Britannicus (“le Breton” — lequel sera empoisonné par Néron). Aux alentours de l’année 100, l’Angleterre, le pays de Galles et une partie de l’Écosse avaient été conquis.
La romanisation de la (Grande) Bretagne se fit par la création de nouvelles villes, de routes et de monuments, ainsi que par la diffusion de la langue latine, de la monnaie et du droit romains. Vers 411, des invasions barbares commencèrent à disloquer la province britannique — qui fut donc romaine pendant trois siècles et demi.
Il reste in situ, près de la Tour de Londres (métro : “Tower Hill”), quelques vestiges du mur romain et une statue de l’empereur Trajan :
ainsi qu’une plaque funéraire dédiée aux “Mânes” d’un procurateur romain :
Dans Oxford Street, une statue allégorique de la Victoire (Nikê, en grec) ou de la Liberté est placée devant un bâtiment de style néo-classique, alors qu’un arc de triomphe, érigé au XIXè siècle pour célébrer les victoires de Wellington dans les guerres napoléoniennes, rappelle la Rome antique :
La célèbre Arche de marbre (Marble Arch) emprunte sa forme et ses statues également à l’Antiquité romaine :
Et pour couronner le tout, le British Museum apparaît extérieurement comme un temple.
On peut y voir de nombreux artefacts dans une salle consacrée à la “Bretagne” romaine : mosaïques, bijoux, statuettes, monnaies, objets de la vie quotidienne etc.
Voici, de gauche à droite, une coupelle en bronze (patera) à tête de Méduse (Ier siècle), des joyaux en or de l’Antiquité tardive, faisant partie du Trésor de Thetford, dans le Norfolk, et un robinet en bronze à tête de loup d’une fontaine (nymphaeum) desservie par un aqueduc, à Londinium (Londres) :
Outre Trajan, deux empereurs romains ont aussi leur place dans la capitale britannique.
Au British Museum il y a Néron (jeune, tenant un sceptre) et Hadrien (célèbre surtout pour le Mur d’Hadrien, mur de 118 km, érigé le long de la ligne qui joint le golfe de Solway à la Tyne, Dictionnaire de l’Antiquité, coll. Bouquins, éd. Robert Laffont, p. 449) :
Mais la Grèce antique se trouve aussi abondamment représentée au British Museum.
On trouve notamment la sculpture athénienne du Vè siècle avant notre ère, dans la vaste galerie consacrée au Parthénon. Cette salle contient les magnifiques vestiges de la Frise des Cavaliers ainsi que du Combat des Lapithes et des Centaures, provenant des métopes et du fronton du temple d’Athéna Parthénos (Athéna déesse vierge) ou Parthénon. Outre la succession des chevaux, montés sans étriers ni éperons par des cavaliers, on remarque une longue procession de personnages (jeunes gens et héros) accompagnant des animaux destinés à être offerts en sacrifice aux dieux.
On estime que 60% des sculptures du Parthénon figurent au British Museum, ayant été transférées en Grande Bretagne par Lord Elgin au début du XIXè siècle, pour les protéger de la destruction.
Mais la Grèce moderne (qui entrepose les 40% restantes au Musée de l’Acropole) en réclame la restitution depuis les années 1980. Cela a créé un débat, toujours d’actualité, où le British Museum (d’accès encore majoritairement gratuit) défend ainsi sa collection : ces œuvres sont devenues “patrimoine de l’humanité” et mises à la disposition de tout le monde.
De plus, la statuaire grecque est replacée dans le contexte de son époque, et les salles adjacentes à la Parthenon gallery exposent des œuvres provenant de Perse (Iran actuel) et permettant des comparaisons.
Sur ces photos, on voit quelques éléments de la cavalcade des Panathénées avec des cavaliers et un conducteur de char ainsi qu’une tête de cheval provenant du fronton Est du Parthénon :
On dit que la procession des dignitaires du palais de Persépolis, en Perse, aurait inspiré les sculpteurs de la frise du Parthénon :
Donc bienvenue à Londinium aux amateurs de l’Antiquité !
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